Des causes profondes puissantes mais invisibles

Une grande partie de la formation Lean/Agile/Pensée conceptuelle suggère que si vous changez un processus, de meilleures performances suivront. C’est souvent le cas, mais de nombreux praticiens sont frustrés que leurs processus rationalisés ne donnent pas les résultats escomptés et ne sont pas suivis. Cette performance médiocre peut s’expliquer par des causes profondes puissantes mais invisibles.

En tant qu’agents de changement, cela réduit notre efficacité et suscite le cynisme – « je vous avais dit que ça ne marcherait pas », ou « on ne peut rien changer ici », ce qui fait manquer des occasions de créer plus de valeur.

Si vous ne tenez compte que des facteurs visibles sur un schéma de processus ou de conception, il est probable que vous ne réussirez pas. Nous devons aller au-delà de l’analyse traditionnelle en examinant les catalyseurs de performance.

Catalyseur : nom masculin

  1. (Chimie) Agent de la catalyse; élément favorisant, voire indispensable, à une réaction chimique ou biochimique qui n’en sort pas modifié.
  2. (Figuré) Élément qui provoque un événement par sa seule présence ou par sa seule action.

Si les bons catalyseurs sont en place, il y a plus de chances que la solution tienne et donne des résultats. S’ils ne sont pas en place, il est raisonnable de s’attendre à ce que les performances restent faibles. Le défi est que ces outils ne sont souvent pas visibles à l’œil nu – leurs effets le sont certainement, mais ils sont eux-mêmes généralement invisibles, et ne sont donc pas pris en compte.

Un exemple:

Vous avez rationalisé un processus d’approbation, en supprimant la contribution de quatre parties prenantes qui n’étaient pas nécessaires dans le processus. L’état futur semble beaucoup plus allégé et efficace que l’état actuel. Vous avez obtenu le feu vert du grand chef pour le mettre en œuvre.

Vous mettez en œuvre le nouveau processus d’approbation simplifié. Des semaines plus tard, les parties prenantes que vous avez supprimées du scénario commencent à être à nouveau consultées. Puis, des mois plus tard, elles se retrouvent à nouveau dans le processus, comme une étape informelle mais obligatoire. Le processus se ralentit. Que s’est-il passé?

L’un des catalyseurs que nous voyons souvent dans ce type de processus est la « mentalité », c’est-à-dire notre façon de penser. Dans le cas présent, l’état d’esprit initial des personnes travaillant dans le processus était : « si nous voulons éviter les risques, nous devons mener des consultations aussi larges que possible », sur la base des hypothèses cachées suivantes :

  • Consulter moins de personnes = plus de risques, car nous pourrions passer à côté d’un détail important en ne consultant pas aussi largement. De plus, 
  • Plus le nombre de personnes consultées est élevé, moins il y a de chances que l’un d’entre nous ait des ennuis si ce dossier échoue.

Ce qui s’est passé dans cet exemple, c’est que le processus a changé, mais pas le catalyseur (la mentalité). Par conséquent, lequel des deux gagne? L’ancienne mentalité, bien sûr.

Dans notre recherche, nous avons analysé des organisations qui ont accéléré leurs processus de 70 à 90 %, amélioré la qualité de façon spectaculaire, accru l’engagement des employés et maintenu cette performance pendant des années. Dans cette analyse, nous avons examiné les catalyseurs de performance dont ils ont tenu compte pour y parvenir, et nous avons effectué un exercice pour voir ce qui a causé quoi.

Les résultats étaient fascinants.

Certains suspects habituels n’ont pas tout à fait réussi à se classer parmi les dix meilleurs catalyseurs de performance :

Flux d'informations

La bonne personne dispose-t-elle des bonnes informations, dans le bon format et au bon moment pour faire ce qu’il faut?


Rôles et responsabilités peu clairs

Qui fait quoi, quand, pour faire avancer le travail?


Processus

Le processus opérationnel est-il optimisé pour créer du flux et de la valeur?


Déficit de compétences

Les bonnes personnes ont-elles les compétences et l’expérience nécessaires pour bien faire le travail du premier coup?


Manque d’outils et de technologies

Les outils que nous utilisons font-ils ce qu’il faut, efficacement et facilement, dès la première fois?


Manque de règles/politiques

Les bonnes règles/politiques sont-elles en place pour promouvoir le flux?


Déficit de gouvernance

Y a-t-il une structure décisionnelle adéquate pour favoriser le flux?


Mesurer la mauvaise chose

Les bonnes choses sont-elles mesurées, conduisant aux meilleures décisions?

Peu de facteurs de la liste ci-dessus sont surprenants – ils semblent tous favoriser de bonnes performances.

Parmi les 10 premiers (en termes d’impact) se trouvaient des facteurs familiers :

Variation

La variation des volumes de demandes, des niveaux de personnel, conduisant à... (voir ci-dessous)


Déraisonnabilité ou accablement 

Les personnes qui participent au processus ont plus de travail ou de complexité qu’elles ne peuvent raisonnablement en supporter, ce qui réduit le flux


Mauvais incitatifs/désincitatifs 

Les mesures incitatives/désincitatives provoquent les mauvais comportements, ce qui entrave le flux.

Ensuite, en haut de la liste, il y a quelques facteurs révélateurs. Leurs effets sont très visibles sur un schéma du processus, mais ils sont eux-mêmes généralement invisibles. 

Un échantillon :

Mauvaise compréhension de la valeur du client

Ne pas comprendre les véritables besoins du client, donc surproduction dans certains domaines, mais sous-production dans d’autres domaines critiques.


La propriété du processus n’est pas claire

Lorsque le processus s’étend sur plusieurs fonctions, il n’y a souvent pas de « propriétaire » ou de « champion » du processus pour assurer le flux et une création de valeur en douceur.


Les performances des processus et de la conception sont invisibles

Il est difficile de résoudre des problèmes que vous ne pouvez pas voir. Si le processus de bout en bout est invisible, les « îlots/silos » locaux seront probablement optimisés, mais pas le flux de bout en bout.


Confiance et sécurité psychologique

L’absence de confiance/sécurité psychologique entraîne un cloisonnement plus épais, des activités de « contrôle » excessives, des processus longs et lourds, une documentation plus abondante, peu de collaboration et d’innovation et des efforts consacrés à la gestion des impressions au lieu de l’amélioration et de la performance.


Mentalités et comportements 

La façon dont nous pensons au travail guide notre façon de gérer les personnes, les processus et la technologie. Elle est responsable, au moins en partie, de presque tout le reste de cette liste.

Dans ce domaine de contenu, nous couvrons les sujets suivants :

  • Les 20 principaux catalyseurs de haute performance issus de notre recherche
  • Les impacts positifs de chacun d’entre eux; ce qui se passe lorsque chaque catalyseur n’est pas optimisé.
  • Comment évaluer l’alignement et les lacunes pour chacun d’entre eux?
  • Comment pouvons-nous les classer afin de les traiter dans le bon ordre?
  • Des stratégies pour aligner ces catalyseurs et combler ces lacunes.
  • Comment amener votre groupe de dirigeants à réfléchir à ces catalyseurs et à combler ces lacunes.
  • Comment créer un plan pratique pour démarrer
Références
Catalyseur (24 février 2021), dans Wiktionnaire; https://fr.wiktionary.org/wiki/catalyseur  

OPTIONS :

  • Causerie de 90 minutes
  • Atelier de formation d’un ou de deux jours pour cerner les lacunes dans les catalyseurs et créer un plan pratique pour les combler
  • Mandats de consultation pour travailler à vos côtés afin d’évaluer et de combler ces lacunes
  • Un mentorat pour vous aider à garder le cap.